Atelier Gravure
Depuis 30 ans, l’Atelier de gravure abrite les explorations artistiques de ses participants dans le vaste champ de la gravure et de l’image imprimée.
Son approche privilégie la recherche guidée et pour chacun l’expérimentation pas à pas d’un processus propre de création.
À partir de septembre 2024, les samedis de 14h à 18h
À partir de 18 ans
Animatrice : Sylvie Canonne, graveure, dessinatrice, peintre
Infos : anne@oyou.be
Paroles des graveurs et graveuses de l'Atelier Gravure OYOU :
Je grave pour explorer mon rapport à la vie, à ce que j'ignore. C'est une sorte d'archéologie. J'aime plonger dans l'alchimie de l'eau-forte. Une procédure « périlleuse », dont une image s'imposera, à travers bien des étapes, bien des états, de la matière lentement corrodée, transformée. Ce n'est pas un truc direct, qui se fait d'un coup. C'est un processus qui apprend la patience, l'attention, la disponibilité. Aussi, ce procédé me révèle, reflète dans la matière mes invisibles transformations intérieures. Comme une résonance entre dedans et dehors.
Sylvie C. |
« J’ai une pierre dans ma chaussure qui me raconte… » La pierre roulait depuis quelques lunes, une petite pierre, elle habitait ma chaussure. Elle titillait le moelleux du gras de mon pied gauche… Je percevais sa présence non pas comme une empêcheuse d’aller ma route mais, plutôt comme une messagère. Dans le lointain, cela n’avait pas encore de forme pour appeler les mots…je sentais toutefois qu’elle avait une intention, quelque chose à réveiller... Téméraire, ne lâchant pas sa prise, elle voyageait de-ci, de-là, telle une pélerine avec son bâton, dans la géographie de ma peau. La magie de la vie travaille à son ouvrage… Et le souvenir d’une expérience lointaine s’est ramené en surface…. - « Je touche, je sens, je respire un morceau de lino, je tiens une gouge et ‘tchack’ le lino est mordu d’une belle entaille… » - Un bien-être m’envahit, me gonfle la poitrine, je suis en joie ! - Ah ! C’est ça ! ce dont maintenant, j’ai besoin pour m’écrire !
Car je suis un pays de récits Portés en bandoulière Gravés dans ma chair Mon cœur est un tendre Si, du bout du doigt Vous l’effleurez Il en restera des traces
Alors, ici à l’atelier de gravure Je creuse, je caresse, je grave, j’extirpe, J’enduis, j’arrache, j’enlumine, Je griffe, je raconte, je paume, je mords, j’effleure Ce que je porte en moi Ce qui gonfle mon travail d’être au monde Les courbes, les nœuds, les pleins, les bleus, les turbulences, les joies… Qui, une fois tissés, intimement écrasés entre l’encre et le papier Façonnent la robe de ma nouvelle naissance
Dominique Deville |
« L’esprit sans la main reste vain... et inversement ! » La gravure, bien plus que d’autres formes artistiques, grâce à ses exigences spécifiques, entretient en permanence le dialogue entre le bouillonnement des idées et les étapes de leurs réalisations. L’une ne peut que s’affirmer face aux impératifs de l’autre. Je recherche l’accident technique, les provocations à la matière, grâce aux dérives qu’elles occasionnent, réajuste ma pensée et débouche sur une solution graphique en évolution constante. Cette recherche incessante entre défaut et perfection, entre matière et esprit, est à la base de mon plaisir de graver.
Anselm |
Je pointe sec. Je taille doux. J'aquatinte. Je crie eau et fort que je te kiffe grave gravure.
Winko |
Pourquoi la gravure ? Parce que pour moi, la représentation, la création passe par la matière, par les outils, le lino, le bois, le tétrapack, les gouges, les pointes, que j'aime ça, ce dialogue entre moi et la matière, ce temps, cet ailleurs, cet espace..... c'est surtout ça qui compte, ce travail, ce cheminement, bien plus que le résultat.
Claire |